Soutenir les initiatives locales de paix pour une gestion pacifique des ressources naturelles

Le programme Justice et Stabilité au Sahel – JASS est mis en œuvre par Mercy Corps et son partenaire national Cercle Dev dans les communes de Karaofane et Ourno dans la région de Tahoua, ainsi que dans celles de Dan Goulbi et Aje Korya dans la région de Maradi.
JASS vise à « Améliorer la sécurité et la stabilité au Sahel, au Mali et au Niger » et est financé par le gouvernement britannique, via le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO).
Dans les communes où JASS intervient, la fin de la saison hivernale et le début de la transhumance sont souvent synonymes de tensions entre agriculteurs et éleveurs. Ces tensions résultent, d'une part, du non-respect des périodes de libération des champs, et d'autre part, des violations des couloirs de passage établis pour le transit des troupeaux.
Mahaman Zeilani Laouali, Waziri (Adjoint au Chef) du Chef de Canton de Kornaka, dans la région de Maradi, souligne : « Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont un problème courant pendant la période de libération des champs. Nous faisons face à un sérieux problème de remontée des informations relatives à la gestion de ce type de conflit. Il faut souvent que la situation s'aggrave pour que les chefs de village nous informent. »
L'un des principaux résultats de JASS est l'amélioration de la capacité de gestion des conflits et de la collaboration entre des communautés divisées par les conflits, ainsi qu'entre celles-ci et les institutions, dans le but d'atténuer et de résoudre les conflits liés à la terre et aux ressources naturelles.
Suivant une approche axée sur les capacités locales, JASS a soutenu sept initiatives communautaires de cohésion sociale. Ces initiatives ont pour objectif de s'attaquer aux facteurs de tension liés aux ressources naturelles. En effet, ces actions de prévention, qui coïncident avec la saison des pluies, visent à éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs, généralement exacerbés pendant cette période de libération des champs. Elles contribuent également à empêcher l'instrumentalisation de conflits latents.
Ces initiatives se concentrent sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs, avec quatre projets dédiés au respect des corridors pastoraux primaires et secondaires, et trois autres à la résolution des conflits liés aux dommages causés aux champs et aux règles d'accès associées aux mouvements du bétail et au pâturage. Il s’agit essentiellement d’activités de sensibilisation animées en Haoussa par les services techniques de l'État (développement communautaire, agriculture, environnement et élevage) ainsi que par les commissions foncières (COFO) départementales et communales.
Ces sept initiatives ont mobilisé 2 291 participants, dont 50 % de femmes, un pourcentage élevé qui reflète les avancées significatives du programme dans la promotion de la participation des femmes au dialogue et à la prise de décision, ainsi que dans l'inclusion sociale des processus de prévention et de résolution des conflits.
Comme l'affirme Mahaman Zeilani : « À la suite d’une rencontre entre les différents acteurs autour de la gouvernance foncière, notamment la gestion des aires de pâturage, nous avons réalisé une caravane de sensibilisation sur la libération des champs et les causes des conflits. Nous avons également sensibilisé les chefs de village sur la remontée proactive des informations.
D'ores et déjà, nous constatons une amélioration significative. Les conflits entre ces deux groupes ont beaucoup diminué. À titre d’illustration, entre septembre et octobre, nous n'avons reçu aucune plainte des villages d’intervention de JASS. En revanche, l’année dernière à la même période, nous en recevions de nombreuses. »
En somme, ces initiatives témoignent de l’approche plurielle de JASS, qui aborde diverses sources de conflit, allant des questions de gouvernance traditionnelle à la gestion des ressources naturelles. En soutenant les solutions locales à ces défis, JASS améliore la résilience des communautés face aux conflits et renforce les mécanismes de gouvernance locale.