Maou Adamou : de l’ombre des tâches ménagères à la lumière de l’autonomie

À Tsammey, un village situé à une dizaine de kilomètres de la commune de Madarounfa, dans la région de Maradi, les habitants luttent au quotidien pour vivre dignement. Le changement climatique, combiné à l’insécurité persistante, a rendu la vie encore plus difficile pour les familles. L’agriculture, principale source de revenu, ne suffit plus à couvrir les besoins de base, surtout pour les femmes.

Maou Adamou, 40 ans, épouse et mère de huit enfants – cinq filles et trois garçons – fait partie de celles dont la vie se déroulait dans la discrétion du foyer. Déplacée interne, depuis trois ans, elle habite ce village, où ses journées étaient partagées entre les tâches ménagères et les travaux agricoles familiaux.

« Je faisais tout pour ma famille, mais ce que je produisais dans mon champ ne suffisait pas à nourrir tout le monde. Chaque jour, je me demandais comment assurer le repas du lendemain. »

Avec l’arrivée du programme RALLIER, mis en œuvre dans cette zone pour répondre aux besoins des populations vulnérables, notamment à la suite des déplacements internes causés par l’insécurité, une opportunité s’offre à Maou.

Grâce au soutien de l’ONG ABC-Écologie, partenaire de Mercy Corps, Maou reçoit un appui pour l’élevage de caprins.

« Ce programme a changé ma vie. Moi qui n’avais jamais possédé d’animaux, je suis aujourd’hui éleveuse. J’ai retrouvé de l’espoir, et ma famille respire un peu mieux. »

Au-delà du soutien matériel, c’est tout un sentiment de dignité retrouvée qui anime Maou.

« Je ne suis plus seulement une ménagère. Je suis une femme qui contribue au bien-être de sa famille. Grâce à mes chèvres, je peux envisager l’avenir autrement. »

L’impact du programme va bien au-delà de la maison de Maou. Il a contribué à stabiliser les familles déplacées, à renforcer la résilience locale et à offrir des moyens de subsistance durables dans une région où chaque opportunité compte.